Les souvenirs traumatiques peuvent resurgir de manière imprévisible, ramenant avec eux une charge émotionnelle intense.
Lorsque des personnes ont vécu des événements traumatiques, elles peuvent voir des souvenirs émerger après de nombreuses années. Il leur est souvent difficile de comprendre pourquoi et comment ces réminiscences surviennent.
En tant que mécanisme de défense, la mémoire traumatique peut réprimer certains souvenirs pour protéger la personne, mais cette protection n’est pas éternelle.
L’amnésie traumatique : la réponse naturelle du cerveau face au danger
La mémoire traumatique se forme lorsque le cerveau est soumis à un stress extrême, comme une situation de danger de mort ou de violence physique. Sous le poids d’une menace immédiate et incontrôlable, le cerveau utilise une stratégie de protection : il met en veille certains circuits, notamment l'hippocampe, responsable de l’organisation des souvenirs, et laisse les éléments du trauma se fragmenter en sensations isolées (odeurs, sons, sensations) plutôt qu'en souvenirs cohérents. Ce processus est comparable à une sorte de "disjonction" du cerveau qui, pour limiter la douleur, déconnecte les parties qui pourraient alourdir la souffrance. Mais ces fragments de mémoire sont toujours là, et parfois, ils tentent de refaire surface.
Quand les souvenirs réapparaissent : un phénomène souvent déconcertant
Les enfants victimes d'abus, les femmes ayant subi des violences sont souvent confrontés à ces souvenirs plus tard, parfois de nombreuses années après les événements.
Les souvenirs traumatiques refont surface sans prévenir, déclenchés par des éléments du quotidien. Une odeur, un son, ou même une expression peuvent réactiver le traumatisme enfoui, entraînant des flashbacks émotionnels ou des symptômes physiques. Ces retours inattendus sont parfois perçus comme des moments de grande confusion, où l’on ressent un malaise profond sans comprendre pourquoi.
Pour les enfants, ces souvenirs peuvent apparaître dans leurs jeux ou leurs dessins, une manière pour eux d’essayer d’appréhender ce qui les hante.
La résurgence de ces souvenirs ne serait pas un signe de fragilité, mais plutôt celui d’un
processus de guérison qui tente de s’activer. C’est le moment où le cerveau, même inconsciemment, décide de traiter l’événement traumatique pour pouvoir s’en libérer. Cependant, cette démarche est rarement possible sans l’aide de
professionnels. Bien que quelques personnes puissent arriver à une forme d’acceptation seule, la plupart ont besoin d'un accompagnement pour accueillir et comprendre ces souvenirs qui refont surface.
Un accompagnement professionnel est indispensable
Face à un traumatisme, il est naturel de vouloir se replier sur soi, par peur de ne pas être compris ou pour éviter de revivre la douleur. Cependant, traiter des souvenirs traumatisants sans accompagnement peut non seulement être douloureux, mais également risqué. Un
professionnel de santé mentale, spécialisé dans les traumas,...